Digimon Story : Cyber Sleuth

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 05/02/2016
Genre(s) : RPG
Territoire(s) : FRANCE

466 joueurs possèdent ce jeu
57 trophées au total
1 trophée online
46 trophées cachés

Platiné par : 70 joueurs (15 %)

100% par : 70 joueurs (15 %)


Note des joueurs :
4.8/5 - 8 notes

Note des platineurs :
4.3/5 - 6 notes

Test rédigé par Miflin111 le 13-03-2016 - Modifié le 07-12-2016

Introduction

"Digimon, petits monstres, tu es le champion !"

L'histoire de Digimon est presque aussi vieille que Pokémon, elle démarre au Japon à l'époque où les Tamagotchis faisaient fureur; quelqu'un a eu la judicieuse idée de pouvoir faire combattre les bestioles de compagnie en connectant deux appareils et par la même occasion créer du lien social, élément très important pour être populaire. Lancé en 1997, le succès est tel qu'un jeu vidéo sort sur SEGA Saturn et c'est à partir de là que la frénésie prend de l'essor avec un film d'animation puis un lancement en fanfare de la série animée qui paraîtra très vite dans nos contrées et dans une grande partie du monde pour tenter de surfer sur la vague Pokémon et avoir sa part du gâteau.

C'est ainsi que nous avons eu droit à deux saisons passant sur les chaînes publiques, un jeu sur PS1 fidèle à l'esprit Tamagotchi de bonne facture (mon préféré), des BD, des peluches, des jouets d'une célèbre chaîne de restauration rapide, des Digivices (dont votre serviteur a habilement préservé son exemplaire), des cartes à jouer, des biscuits. Bref, tout ce qui passait sous la main ! Ce succès en France fut malheureusement d'assez courte durée, la franchise souffrant injustement de la comparaison avec Pokémon et accusé d'incitation à la consommation (comme tout phénomène qui se respecte) alors que les thèmes abordés étaient non seulement différents mais aussi touchaient à tous les âges comme le rapport de l'être humain face à l'informatique à une époque où Internet se démocratisait dans les foyers. Résultat nous avons eu droit à seulement 3 saisons, un film (dé)monté par Fox Kids qui a laissé tout le monde de marbre avant un essoufflement quasi-complet du phénomène, à l'exception de la branche jeux vidéo qui continue de faire des sorties timides.

En revanche, l'Archipel continue de chouchouter sa licence avec des saisons sortants de manières plus ou moins régulières, des jeux à foison et surtout la volonté de fêter dignement les 15 ans de l'animation Digimon. De fait, en plus d'une salve de 6 films d'animation, on dénombre la sortie de jeux sur PSP et PS3 et dernièrement la sortie de Digimon Story : Cyber Sleuth dont nous allons parler ici, ce qui incitera peut-être à espérer un jour voir débarquer Digimon World : Next Order, ce qui ne serait pas de refus.

Digimon Story : Cyber Sleuth est la première incursion de nos fameux monstres digitaux sur PS4 qui, dans ton espace virtuel, apparaissent tellement réel. Reprenant la formule gagnante de Digimon World 2003, c'est-à-dire un J-RPG au tour par tour auquel vous ajouterez la gestion de votre équipe et de leur (digi)evolution.

Contenu du jeu

Comment tout a commencé

A l'instar de l'île des fichiers binaires, le jeu se dévoile petit à petit avec un démarrage certes lent mais impératif afin d'immerger le joueur dans cet univers riche qu'est Digimon. C'est seulement dès l'acquisition de votre premier Digimon que les choses sérieuses vont arriver avec votre implication dans un mal qui touche les utilisateurs d'EDEN sur laquelle vous devrez enquêter en tant que Cyber Sleuth grâce à Kyoko qui vous engage, faisant ainsi d'une pierre deux coups car elle pourra étudier votre cas. Embarqué dans une succession de requêtes pour vous rapprocher peu à peu de la vérité, vous serez aidés par vos Digimons qui combattront pour vous avec les digivolutions qui ont fait les beaux jours de la série et mis des étoiles dans les yeux des jeunes.

Mélange de J-RPG et de phases de recherche, le jeu en solo est très dense de par sa collecte de médailles comptant plus de 500 effigies, l’encyclopédie Digimon avec 250 représentants à découvrir soit par le biais d'affrontements en mode solo soit en expérimentant toutes les digivolutions possibles, y compris les fusions pour créer des "petits monstres" surpuissants dans le Digilab; ce dernier est un lieu où vous pourrez composer votre équipe, la faire évoluer (ou régresser, ce sera parfois nécessaire pour augmenter le niveau max), convertir les données en monstres digitaux ou les sacrifier pour renforcer fissa un monstre sélectionné. Vous aurez aussi accès à une île Digifarm pour entraîner vos compagnons ou mener des recherches pour récupérer des objets ou chasser des hackers mal intentionnés.
Mais ce n'est pas tout car, outre le monde digital, vous devrez vous déplacer dans des célèbres quartiers de Tokyo fidèlement reconstitués jusqu'à la moindre affiche promotionnelle, un régal pour les amoureux de la culture japonaise.
Il y aura de quoi occuper de longues heures en renouvelant l'intérêt avec des objectifs différents et surtout un habile dosage de la progression de l'intrigue qui ménage un suspense qui tient en haleine.

Malheureusement, on ne peut pas chanter autant de louanges pour le Colosseum, lieu qui fait office de mode en ligne : ne comprenant que des combats classés sans la moindre possibilité de filtrer la recherche de combattants créant des déséquilibres navrants, il parvient même à user des bots pour combler le manque de participants en ligne. On ressent que cet ajout a tout l'air d'un accessoire qui n'a pas vraiment son utilité de par son contenu famélique. Enfin, l'absence de traduction française est un défaut vu la quantité de textes à ingurgiter au cours de l'aventure.
Note : 3/5

Aspect technique du jeu

"Tu apparais tellement réel !"

La première chose qui nous saute aux yeux, hormis la sobriété de l'écran titre, est la maîtrise du cel-shading qui est impeccable : une véritable surprise de voir beaucoup d'efforts fournis dans la modélisation des personnages avec des designs variés mais pas choquants. Cela est d'autant plus vrai lors des cinématiques où ce résultat frise la qualité d'une animation japonaise ! La variété des décors alliée au fourmillement des détails procure une très bonne immersion, passant du blanc immaculé de la gigantesque EDEN à l'atmosphère oppressante de Kowloon pour finir sur des reconstitutions au poster près des célèbres quartiers de Tokyo. Un dépaysement total digne de l'esprit Digimon.

La bande son n'est pas en reste avec des mélopées qui épousent parfaitement l'ambiance du jeu : on aura un thème paisible et suave au sein d'EDEN tandis que celle de Kowloon nous invite à nous tenir sur nos gardes de par sa composante rythmée, le tout est baigné par l'électronique pour ne jamais oublier dans quel univers on crapahute. Bien qu'aucun accompagnement musical ne vous lassera, on regrettera qu'il n'y ait pas de thèmes "jazzy" et l'absence significative de pistes marquantes.
Les bruitages sont, quant à eux, de bonne facture et le doublage japonais d'excellente qualité qui sied aux nombreux caractères et personnalités présents, tous attachants entre une star maquillée en membre du groupe KISS, une détective privée qui cuisine mal mais est efficace dans son travail, un détective très observateur mais abrupt et une jeune femme exubérante pour ne citer que quelques exemples.

Des Digimons et des Hommes

En tant que Cyber Sleuth, vous serez amené à vous déplacer partout afin de progresser sur les enquêtes et plutôt que de faire un open-world où les phases de recherche seraient laborieuses, les développeurs ont opté pour différentes zones qu'il est possible de rejoindre via des appareils électroniques pour le digimonde ou la carte pour les zones du monde réel. Une économie pour les uns, un gain de temps pour les autres. En outre, votre personnage se déplace à vive allure, donnant la sensation de ne pas lambiner en chemin, chose plutôt rare dans cette catégorie.
Le système de combat est efficace avec du tour par tour où on choisit l'action souhaitée lorsque vient notre tour avec des effets pouvant être appliqué grâce aux sorts mais aussi selon les attributs des digimons, pouvant doubler voire tripler les dégâts si le type et l'attribut de votre digimon est efficace contre l'adversaire; l'inverse est tout aussi vrai donnant une réelle dimension stratégique pour sortir victorieux des combats. Bien entendu, l'expérience engrangée par vos monstres digitaux serviront à remplir des conditions pour les faire digivolver en des monstres plus puissants si tous les pré-requis sont complétés. Il est aussi possible de les dé-digivolver afin d'augmenter son niveau et des capacités mais attention, chaque (dé-)digivolution fera retomber le digimon concerné au niveau 1. Allez-y avec parcimonie pour ne pas vous retrouver fort dépourvue lorsque le combat de boss fut venu !

La malédiction du rouage noir

Malheureusement rien n'est parfait dans le soft, à commencer par l'aspect gestion obligatoire avec l'entretien des digimons : tout ce qui concerne l'organisation de l'équipe, la conversion, l'évolution ou régression ainsi que le sacrifice des monstres pour en renforcer une autre devra passera par le digilab, digilab qui est accessible uniquement via un hub, ce qui oblige à faire des allers-retours alors qu'il aurait fallu faire un onglet dédié dans le menu de jeu afin de palier à ces incessants déplacements. Ce cas de figure reviendra avec l'utilisation de certains capacités lors de l'exploration où votre équipe devra remplir des conditions afin de pouvoir utiliser telle action. On déplore de fait un manque d'ergonomie, y compris dans le menu de combat et ce malgré un tutoriel qui vous apprend pas à pas les possibilités du jeu via du texte, du texte et encore du texte.

Superbe transition pour pointer du doigt le nombre hallucinant de textes; bien que cela soit compréhensible pour économiser du coût de développement et de la place sur le disque dur, pourquoi imposer des choix au cours des dialogues et des interactions si cela n'impacte pas le déroulement de l'histoire ? Un comble lorsque cette composante visual-novel est utilisée avec tant de maladresse, à plus forte raison lorsque le texte qui en découle n'est pas essentiel pour la suite directe de l'intrigue.

Certaines textures ne sont pas convenablement finies, en témoigne un ballon de basket à l'aliasing horrible dans Kowloon ou d'autres détails du décor, quant ce n'est pas une pauvreté certaine qui émane de certains passages dans le monde digital. Nous pesterons aussi contre un sacré problème d'équilibrage concernant les digimons, en effet certains se révéleront tellement puissants qu'ils se retrouveront automatiquement dans la quasi-totalité des équipes de joueurs en ligne. Enfin, transition pour parler de ce qui entache le plus ce soft : le Colosseum en ligne. Il n'y a pas de mot pour qualifier cet ajout futile au possible : uniquement des combats classés sans possibilité de filtrer par niveau ou région, la communauté y est suffisamment absente pour qu'on se retrouve à affronter des bots qui, pour le coup, sont bien abusés au niveau de leurs statistiques. Les joueurs auront une équipe tellement forte qu'il faudra par la force des choses entraîner ses compagnons pour composer l'équipe idéale. Ce mode parvient même à freezer le jeu, vous faisant perdre votre progression non sauvegardée si vous êtes malchanceux.

Pour finir, l'I.A. oscille entre le correct et le très bon selon le niveau et les compétences de vos digimons mais c'est un point bien difficile à évaluer, les combats aléatoires sont aisés à gagner tandis que les affrontements contre des ennemis pour faire avancer l'histoire seront plus corsés et par conséquent intéressants.
Note : 3/5

Plaisir à jouer et à rejouer

"Attaque Mégalove !"

Reprendre la formule de Digimon World 2003, le meilleur jeu de la licence pour bien des joueurs, est une excellente idée pour fédérer les fans et les profanes. Passé le début un brin longuet pour la mise en place de l'univers et des enjeux, le jeu nous accompagne du début à la fin avec des objectifs clairs et précis qui jamais ne nous laisserons sans indice pour avancer dans l'enquête. On prend beaucoup de plaisir à découvrir toutes les digivolutions proposées dans le jeu, en parallèle de résoudre des enquêtes ainsi que résoudre le mystère concernant le mal frappant certains utilisateurs d'EDEN. Toute la saveur réside dans le fait que ces trois éléments sont judicieusement équilibrés pour ne jamais avoir l'impression de tourner en rond ou de se lasser : résoudre les enquêtes secondaires permet de cumuler de l'expérience, des objets et des yens tandis que faire combattre les digimons permettent de remplir les conditions pour accéder à des endroits que vous n'avez pu explorer auparavant. Quoi que vous choisissez de faire, tout progresse en même temps pour ravir le plus grand nombre. La variété des enquêtes à résoudre est toujours une bonne occasion de découvrir un nouveau lieu qui réserve bien des surprises.
Fort d'une durée de vie de plusieurs dizaines d'heures et une prise en main immédiate, l'aventure comblera quiconque est amoureux de Digimon ou de J-RPG.

"Attaque Macabre !"

Je ne reviendrai pas sur le Colosseum en ligne dont l'intérêt est hautement discutable pour passer à d'autres défauts du soft, à commencer par une avalanche de textes qui, certes permet d'économiser des cinématique de toute beauté, mais rallonge de manière dantesque la durée de vie et qui pourra user plus d'un joueur s'il n'est pas bien préparé. Aussi, les phases de recherche ne sont pas toujours intéressantes, la faute à des environnements qui n'incitent pas à effectuer cette tâche.
Le potentiel de rejouabilité est très faible avec pour seul intérêt de jouer à de nouvelles quêtes annexes et tenter le mode de difficulté Hard qui crée un sacré fossé par rapport à la difficulté Normal, pas de quoi inciter à revivre complètement l'aventure.
Note : 4/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Un plaisir aussi court que la serviette à Sora

Dire qu'il y a de quoi faire dans ce jeu est un euphémisme; on commence avec les trophées liés à la progression de l'histoire et le cumul des actions spécifiques comme les chaines ou les réponses aux messages reçus sur le téléphone qui seront une formalité. Vient ensuite le Colosseum hors ligne et la réussite des quêtes annexes qui donneront un challenge intéressant et rafraîchissant. Vient ensuite les trophées longuets comme combattre un millier de fois, faire digivolver plein de Digimons, tout dénicher sur l'île Digifarm, atteindre le niveau 99 avec un Digimon, etc.

Mais le pire arrive avec deux trophées qui pourront mettre à mal vos nerfs : découvrir plus de 200 Digimons différents et surtout, SURTOUT, obtenir toutes les médailles proposées dans le jeu. Au doux nombre de 500, certaines devront être découvertes lors des missions tandis que d'autres devront être récupérés dans des machines dignes des Gashapons, sachant qu'il y a plusieurs dizaines de médailles différentes à avoir par machine, qu'il y a de nombreuses machines et que l'attribution des médailles est totalement aléatoire. De quoi faire durer la peine pendant de longues heures, non sans rappeler au passage un douloureux épisode de One Piece : Pirate Warriors...

Pour enfoncer le clou, gagner 30 matches en ligne se révélera sacrément coriace mais est-il utile de vous le rappeler ? Probablement !

Les trophées ne seront pas une partie de plaisir en terme de durée pour obtenir le platine mais si vous appréciez le jeu, vous en viendrez à bout. Il est regrettable que cette liste soit bien trop classique en plus d'être laborieuse.
Note : 2/5

Conclusion

Digimon Story : Cyber Sleuth n'est pas un mauvais jeu, loin de là. Partant sur les bases du meilleur soft de la franchise, les développeurs sont parvenus à nous faire oublier le décevant Digimon All-Stars Rumble et réconcilier les amoureux de Digimon World avec des graphismes soignés, un scénario riche et complexe, des personnages hauts en couleurs pour proposer des combats stratégiques de qualité. Le manque de finition crée cependant des défauts qui peuvent lasser ceux qui ne sont pas familiers avec la licence, ni avec les J-RPG pur jus. Mais ne boudons pas notre plaisir et saluons le travail sincère fourni qui fera passer de longues heures d'amusement.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : Aux spécialistes du genre, Aux fans de la série

Miflin111 (Miflin111)

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