Broken Age

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 29/04/2015
Genre(s) : Aventure
Territoire(s) : FRANCE

1786 joueurs possèdent ce jeu
45 trophées au total
0 trophée online
11 trophées cachés

Platiné par : 317 joueurs (18 %)

100% par : 317 joueurs (18 %)


Note des joueurs :
3/5 - 47 notes

Note des platineurs :
3.3/5 - 24 notes

Test rédigé par matrobymat le 08-11-2015 - Modifié le 07-12-2016

Introduction

Les point-and-click ne sont pas légions sur nos consoles. Est-ce l’interface qui ne s’y prête pas ou le public qui n’en est pas friand ? Toujours est-il que les amateurs du genre doivent faire vache maigre, et se ruer, la bave aux lèvres, sur les rares jeux qui exploitent ce genre.

Étant moi-même féru de ce style ludique, c’est avec une certaine joie et une certaine nostalgie (car il s’agit d’un genre qui a surtout connu ses heures de gloire dans les années 90) que je me suis attelé à Broken Age. Résultat de l’expérience dans ce test.

Contenu du jeu

Deux héros distincts …

Broken Age vous propose d’incarner, à tour de rôle, deux protagonistes différents : Shay et Vella. L’aventure débute sans aucun autre artifice qu’un écran noir, splitté, traversé par les deux personnages chacun de leur côté, rejoignant le milieu de l’écran pour s’y allonger, Shay dans son lit, Vella adossé à un arbre. Le joueur doit choisir avec qui il veut commencer à jouer. Le choix importe peu en fin de compte, puisque vous devrez jouer avec les deux personnages de toute façon.

À tout moment, vous pouvez passer de l’un à l’autre, mais il semble n’y avoir aucune interaction entre les deux personnages. Shay semble être dans un vaisseau spatial dirigé par une intelligence artificielle tandis que Vella semble être une petite paysanne vouée à un destin assez peu enviable. Le joueur découvrira au cours de l’aventure que les apparences sont trompeuses, et il se laissera emporter par le scénario assez loufoque de Broken Age. Loufoque, certes, mais plutôt bien écrit, avec des rebondissements et une interaction qui tardera à se mettre en place, mais qui sera présente dans l’acte final, une fois que le scénario aura révélé ses secrets.

… pour une belle aventure bien ficelée

Point-and-click oblige, vous devrez bien évidemment résoudre de nombreuses énigmes afin de faire avancer l’histoire. Broken Age réussit parfaitement ce défi et propose un panel d’actions à réaliser assez complet, sans jamais tomber dans le piège de l’absurde ou de l’incohérent. Il arrive trop souvent dans ce genre de productions qu’une énigme nous force à chercher la solution sur internet, pour arriver à une réaction du genre « oh la la, jamais je n’y aurai pensé, c’est complètement débile, comment voulez-vous que je trouve ça ? ». Ce ne sera pas le cas ici, tout se tient plutôt bien, pour peu que l’on ait l’esprit un peu ouvert au vu de la relative « étrangeté » du scénario.

La durée de vie est donc assez bonne pour le genre, et il faudra compter entre dix et vingt heures pour terminer l’histoire une première fois, selon votre facilité ou non à résoudre les énigmes, en admettant que vous ne cherchiez jamais les solutions sur le net.

Broken Age vous propose donc d’être l’acteur d’un scénario plutôt bien écrit, même s’il est loufoque et qu’il est possible que vous n’y accrochiez pas du tout, selon vos goûts. Quoi qu’il en soit, les énigmes sont un bel exemple d’homogénéité et permettent au titre d’afficher une durée de vie tout à faire honorable pour ce style de jeu, grâce à une difficulté parfaitement dosée.
Note : 4/5

Aspect technique du jeu

Il est très difficile de juger la qualité technique d’un titre comme celui-ci. Broken Age a fait le choix d’une direction artistique de type cartoon. Personnellement, je ne suis pas vraiment attiré par ce genre de productions, encore moins par celle-ci qui fait l’impasse sur les détails, mais je comprendrai très bien que l’on partage un avis différent. Des soucis réels existent toutefois, sur les proportions notamment, avec un Shay qui semble parfois avoir des jambes de trois mètres de long, mais un tout petit buste, ou inversement en fonction des angles de vue. Mog Chothra également (l’un des méchants du jeu) semble gigantesque à certains moments, puis d’une taille bien moins impressionnante à d’autres. On pardonnera facilement ce petit écueil, qui a été consenti pour les besoins du scénario et des énigmes, mais ça reste un peu facile. Les animations des personnages sont également assez rigides, même si on sent bien qu’il s’agit plus d’un choix des développeurs que de mouvements ratés. Double Fine Productions n’a clairement pas dirigé son attention sur les graphismes, préférant la reporter sur le vrai nerf de la guerre, le scénario et les énigmes.

La bande son est assez bonne, bien qu’assez discrète. Les bruitages et ambiances collent bien aux scènes se déroulant à l’écran. Le jeu ne propose qu’une version originale sous-titrée, sans que cela ne vienne gêner le déroulement de l’aventure. En effet, lire les sous-titres dans ce genre de jeu n’est pas vraiment un problème, puisqu’il ne s’agit pas d’un jeu d’action, et que l’on a bien le temps de tout lire sans rien perdre d’important à l’écran. Le jeu des acteurs est plutôt bon, très rarement surjoué.

Le gameplay est on ne peut plus classique, mais efficace sur console lorsqu’il n’y a pas de souris. On dirige le curseur avec le stick gauche, mais il est tout à fait possible de le faire naviguer directement entre les objets utiles à l’écran grâce au stick droit. Cela permet de ne rien rater, sans avoir à parcourir tout l’écran à la main, ce qui aurait été pénible. L’interface quant à elle est ultra basique mais claire : une touche pour faire apparaître l’inventaire, et ensuite on parcourt les objets disponibles avec les flèches directionnelles. Seul bémol, l’inventaire apparaît également lorsque le curseur s’approche un peu trop du bas de l’écran, ce qui gêne assez régulièrement la navigation. Un tout petit détail, mais cette fonction mal pensée n’était vraiment pas utile.

Je n’ai été témoin que d’un tout petit bug lors de mes trois runs (plus d’informations dans la section « plaisir à chasser le trophée » de ce test) : un freeze total du curseur lorsque j’essayais d’interagir avec un objet de mon inventaire sur un des objets présents à l’écran. À chaque fois, je ne pouvais rien faire d’autre que quitter le jeu, et j’ai dû abandonner l’idée de réaliser cette interaction, qui, fort heureusement, était de toute façon infructueuse et inutile.

Chacun aura son avis sur la direction artistique de Broken Age. Qu’elle plaise ou non, il faut reconnaître que la technique n’a pas été la priorité du studio de développement, mais est-ce vraiment important dans un point-and-click ? Le jeu assure toutefois l’essentiel en étant quasiment exempt de bug et en présentant un gameplay efficace et pratique.
Note : 3/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Jouer oui …

La découverte et les premiers pas dans l’univers de Broken Age sont un vrai bonheur. Parcourir les différents lieux, discuter avec les différents personnages et résoudre les énigmes proposées vous tiendra en haleine pendant toute la durée de l’aventure, sans jamais vous ennuyer. Il n’y a pas de redondance, malgré quelques allers-retours dans des lieux déjà visités. Là encore, c’est presque logique pour un point-and-click, et Broken Age ne fait pas dans l’excès à ce niveau-là. L’ambiance est bon enfant, parfois drôle, parfois sensible, souvent attachante. Le joueur devra faire preuve d’un peu de persévérance pour déjouer toutes les embûches.

En effet, le jeu ne nous prend pas par la main, et il n’y a pas de système d’aide, de conseil ou de tips comme cela se fait parfois dans les jeux tels que celui-ci. Certains jeux mettent en surbrillance à l’écran les objets importants ou oubliés, ou encore, si le joueur le souhaite, orientent carrément vers la solution. Broken Age ne fait pas cela, et c’est tant mieux. Dans le meilleur des cas, un commentaire de Shay ou Vella vous fera comprendre que vous êtes sur la bonne voie, mais c’est tout. C’est subtil, et c’est bien suffisant car, je le répète, à part dans un ou deux cas où vous devrez y aller à tâtons, le reste des énigmes est solvable par n’importe qui.

… rejouer non

Hélas, mais c’est une tare presque inhérente à ce genre de jeu, une fois bouclé le scénario, une fois les réponses aux énigmes connues, le soft perd bien évident son intérêt à être rejoué. Clairement, une fois que vous aurez fait tout le nécessaire pour obtenir le platine (plus de détails dans la section suivante), vous ne remettrez plus jamais les mains sur Broken Age.

Malgré une rejouabilité proche de zéro, les amateurs du genre ne seront sûrement pas déçus par Broken Age. La bonne écriture du scénario et des énigmes suffisent à passer un bon moment.
Note : 3/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Pour un studio de développement, la définition des trophées ne doit pas être une chose aisée. Les développeurs doivent choisir de privilégier certains axes par rapport à d’autres, et ces axes peuvent changer radicalement l’approche du jeu. Malheureusement, les axes choisis par Double Fine Productions sont mauvais. Pire, ils vont même totalement à l’encontre du style de jeu.

Le monde à l’envers

19 trophées sont liés à l’histoire, et ne peuvent donc pas être manqués. Jusque-là, rien d’inhabituel. Il est bien sûr conseillé de faire une première partie sans se soucier des trophées, surtout pour un point-and-click pour ne pas se spoiler et découvrir le jeu par soi-même, tranquillement. Quelques autres trophées tomberont également pendant cette première partie si vous prenez le temps de bien tout fouiller, et de parler plusieurs fois à tous les PNJ.

C’est ensuite que ça se gâte, car les développeurs ont fait fort : 25 trophées peuvent être manqués. Vous ferez donc une deuxième partie afin de débloquer ces breloques. Là encore, rien d’inhabituel pour les chasseurs de trophées que nous sommes, sauf qu’il faut bien se rappeler que nous jouons ici à un jeu de réflexion.

Un premier trophée nous demandera… De ne rien faire, et de laisser un PNJ parler, parler, et encore parler, jusqu’à ce qu’il ait épuisé ses répliques. Certes, les répliques sont bonnes et parfois drôles, mais le trophée est inintéressant.

Deux trophées différents nous demanderont d’utiliser des objets de notre inventaire à mauvais escient. De faire n’importe quoi, en quelque sorte. Là encore, c’est certainement pour nous faire lire l’ensemble des dialogues, mais c’est stupide et non constructif.

Un autre trophée nous demande de trouver directement, du premier coup, le bon dialogue avec un PNJ. Action déjà discutable dans l’idée, puisqu’il n’y a aucune logique dans le choix du dialogue. En fait, il faut raconter une blague qui fasse rire le PNJ, parmi les 4 ou 5 blagues présentes à l’écran, et il s’agit là purement d’une question de chance. Mais le pire, c’est qu’il existe plus de 4 ou 5 blagues dans le répertoire du joueur, et donc il est tout à fait possible que la bonne blague ne soit pas proposée au joueur, puisque les propositions sont aléatoires. Ceci rendant le trophée non seulement chanceux, mais parfois inaccessible. Bien prévoir une sauvegarde avant de tenter le trophée est donc une nécessité.

Et pour finir en beauté, un speedrun

Une fois ces deux parties terminées, vous devrez en faire une troisième, afin de décrocher le dernier trophée avant le platine, et celui-ci vous demandera de réaliser un speedrun. Comble de la bêtise et de l’aberration, nous forcer à rusher un jeu de réflexion est totalement contre-nature. Je ne suis déjà pas fan des speedruns à la base, mais dans un jeu de réflexion, c’est encore plus absurde. Passer tous les dialogues, toutes les cut-scènes, et rusher les énigmes n’a aucun intérêt dans ce type de jeu.

Soyons clairs, les trophées de Broken Age sont une vraie plaie. Ils sont surtout complètement à contre-courant d’un jeu de réflexion, qui se veut normalement posé, pensé et sensé. Dommage, car cela nous forcera à rejouer la partie une ou deux fois supplémentaires pour avoir des trophées qui n’apportent que du mauvais à l’expérience de jeu.
Note : 1/5

Conclusion

Broken Age est un bon point-and-click, avec une histoire bien écrite et des énigmes bien pensées. Si la réalisation technique et artistique sera sujette à l’appréciation de chacun, les trophées, eux, viennent entacher une expérience de jeu pourtant bonne, en nous forçant à réaliser des actions aberrantes pour le genre.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : À tous, Aux enfants, Aux curieux

matrobymat (matrobymat)

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