Fez

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 26/03/2014
Genre(s) : Plates-formes, Réflexion
Territoire(s) : FRANCE

1939 joueurs possèdent ce jeu
12 trophées au total
0 trophée online
0 trophée caché

100% par : 390 joueurs (20 %)


Note des joueurs :
3.9/5 - 47 notes

Note des 100% :
3.9/5 - 30 notes

Test rédigé par WhiteRabbitHunter le 25-03-2018 - Modifié le 25-03-2018


Introduction

Annoncé dès juillet 2007, FEZ connut un développement douloureux par ses nombreux retards et un Phil Fish (créateur du jeu) peu motivé et déprimé. Celui-ci intervient d’ailleurs dans le documentaire Indie Game : The Movie réalisé par Lisanne Pajot et James Swirsky en 2011 pour les plus intéressés d’entre vous. Malheureusement, les frasques twittesques de Phil Fish firent de l'ombre à son jeu plus que prometteur. Entre les injures et les critiques acerbes envers son public, les journalistes ou l’industrie du jeu vidéo en général (mention spéciale aux jeux vidéo japonais actuels démontés lors d’une conférence de promotion du film cité plus haut), Phil Fish « snipait » à tour de bras. Un jeu dangereux qui se retournera contre lui tant l’animosité du public comme des médias était forte. Cela déboucha sur l’annulation de FEZ II (annoncé quelques jours avant à l’E3 2013) après une énième altercation virtuelle entre le journaliste Marcus Beer et Phil Fish. Ce dernier menaça même de quitter définitivement l’industrie du jeu vidéo.

La médiatisation, exploitée de façon plus que douteuse par le créateur de FEZ, s’explique par la mainmise de Microsoft sur le projet. Ainsi, initialement sorti sur le Xbox Live Arcade en avril 2012 puis l’année suivante sur PC, le bébé du controversé développeur canadien se paie toutefois une entrée sur le PS Store en 2014 sur PS3, PS4 et PSVita avec aux manettes de ce portage les espagnols de Blitworks, déjà aperçus sur ceux de Don’t Starve et Super Meat Boy.

Nous faisons donc la rencontre de Gomez, petit personnage de pixels blanc que l’on dirigera tout au long de l’aventure. Se réveillant de bon matin, il est convié par l’un des Anciens de son village à se rendre au sommet de celui-ci afin de découvrir une vérité incroyable : le monde n’est pas en 2D mais en 3D ! Toutefois, le Métatron lui conférant le pouvoir d’explorer le monde en 3 dimensions explose, éparpillant ses cubes dans les différents univers. Il est alors de notre devoir de les récupérer muni de notre fez (petit couvre-chef très utilisé au XIXème siècle au sein de l’Empire Ottoman, ici à l'origine de notre pouvoir. On comprend mieux le titre du soft, n’est-ce pas ?).

Contenu du jeu

Avant toute chose, il est à noter que FEZ n’est pas pourvu d’un quelconque scénario, le début de l’histoire sonnant avant tout comme un prétexte à progresser dans cet univers de pixels. On part donc à la recherche des fragments de la divinité cubique sans trop savoir pourquoi. Au nombre de 32, les cubes se récoltent généralement en fin de niveau ou en les complétant grâce à 8 mini-fragments par cube disséminés un peu partout. Afin de progresser et atteindre la fin du jeu, il faudra donc en récupérer assez pour déverrouiller les différentes portes autrement bloquées.

Mais l’intérêt du soft ne s’arrête évidemment pas là car FEZ est avant tout un puzzle-game aux énigmes diablement compliquées. Au-delà des 32 cubes que compte le jeu, nous aurons donc tout le plaisir de chercher leurs antagonistes, soit 32 anti-cubes. Pour ce faire, nous devons effectuer des actions et des combinaisons de touches spécifiques afin de les récupérer. Mais comment connaît-on la nature de ces actions ? Comment trouver la combinaison à effectuer ? Eh bien en inspectant les moindres détails du décor, des environnements et l’aide d’un bon topic sur le sujet (on ne va pas se le cacher… Sans, c’est impossible de résoudre toutes les énigmes). FEZ est l’un de ces jeux où manette, console et télévision ne suffisent pas à jouer. L’utilisation d’un papier, d’un crayon et d’un smartphone s’avère indispensable si vous voulez profiter pleinement de l’expérience que propose le soft de Phil Fish. Et à la vue de la carte (voir l'image de cette section), autant dire qu’il est bien garni en niveaux. Ceux-ci se répartissent à travers des mondes aux environnements variés du nombre de 5 (pour les principaux) : les îles océaniques, le Cimetière, les Égouts, la Cité mécanique et la Cité étoilée. Afin de vous aider dans le décryptage des énigmes, vous trouverez également lors de votre aventure des anciens artefacts censés donner des indices sur les langages codés présents dans l’univers de FEZ (à l’heure où je rédige ce présent test, je n’ai toujours pas compris en quoi ils pouvaient aider, mais passons).

Deux choix s’offrent donc à vous : soit vous survolez le soft et le contenu vous paraîtra par conséquent minimaliste ; soit vous creusez en profondeur tous les mécanismes présents et, à contrario, le contenu sera conséquent. Avec la présence d'un New Game + dont nous reparlerons plus bas, nous pouvons en conclure que FEZ offre un contenu réellement modulable selon les motivations du joueur. La durée de vie s'en retrouve de fait très variable, de 2-3 heures à plusieurs dizaines d'heures si vous êtes assez acharnés pour ne pas user des facilités qu'offre une aide extérieure.

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Note : 4/5

Aspect technique du jeu

Lancement d'une nouvelle partie, début du jeu, rencontre avec la divinité cubique qui a visiblement mangé une grenade, puis le jeu crashe... Écran d'erreur... Le jeu redémarre sur la première scène... C'est clair, FEZ donne le ton : il va péter le quatrième mur à coup de bulldozer ! Et malgré mon image peu subtile, ce parti-pris est extrêmement bien mis en scène, ce qui apporte un vrai vent de fraîcheur.

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Ainsi, le gameplay s'en retrouve bouleversé dans ses codes. S'il reste fondamentalement simple et minimaliste sur la manette comme la plupart des plateformers ( (croix) pour sauter, (carre) pour porter des caisses et ouvrir des coffres, (haut) pour s'accrocher ou entrer dans des portes), nous aurons tout de même la joie de décrocher nos mains du Dualshock pour sortir notre téléphone intelligent afin de chercher ce qui se cache derrière un QR Code, de sortir un carnet et noter le langage codé présent dans FEZ, le décrypter et le ré-exploiter tout le long de notre aventure ou même de changer les paramètres de notre console pour faire apparaître des précieux anti-cubes. Toutefois, le concept central du gameplay reste cet ingénieux mélange entre la 2D et la 3D. Comme ce fut mentionné en introduction de ce test, Gomez évolue sur des plans en deux dimensions dans un monde qui en compte trois. Franchir les phases de plateforme et résoudre les énigmes consistera donc en un maniement des 4 plans que proposent l'univers cubique de FEZ grâce à (R2) et (L2). Et mes aïeux, cela fonctionne du feu de dieu !

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Accompagné d'un level design aux petits oignons, ce gameplay original s'assimile très facilement. Malgré la carte quelque peu brouillonne, celle-ci se parcourt plutôt aisément grâce à des portails de téléportation en fin d'embranchement qui nous transportent parmi 5 niveaux principaux (à noter également des raccourcis disséminés un peu partout). De plus, il n'est mention d'aucune notion de vie (on peut mourir en illimité), permettant ainsi d'explorer sans pression les différents niveaux et de déchiffrer les nombreuses énigmes.

Ces énigmes, parlons-en. Elles sont bien fichues, un peu trop même... En effet, si vous n'êtes pas extrêmement perspicaces, vous vous frapperez continuellement le crâne contre un mur. Il est vrai que sans notion de cryptage, d'analyse et d'informatique, on est sans cesse plongé dans le noir complet. Seule la recherche d'un topic salvateur décryptant les langages du jeu vous permettra d'être plus à l'aise sur la plupart des autres énigmes. Mais, et c'est là l'un des rares bémols du titre, il est vraiment dommage que ces énigmes soient aussi obscures au premier abord.

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Du côté des graphismes, ceux-ci se révèlent de très bonne facture. L'aspect pixel art du titre est maîtrisé, se jouant même de ce design lors de certains niveaux (voir l'image ci-contre). Les environnements sont très variés, recherchés, offrant un jeu coloré mais également très vivant. En effet, chaque monde grouille de petits animaux (chats, grenouilles, hiboux, papillons, etc.) aux animations minimalistes réussies, rendant le tout très chaleureux. Notre petit Gomez est lui aussi pourvu d'animations le rendant mignon et attachant. Plus surprenant mais agréable à constater, FEZ est doté d'un cycle jour/nuit.

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Réalisée par l'artiste Disasterpeace, la bande son s'inscrit dans le style chiptunes, c'est-à-dire originellement composé de sons produits en temps réel à partir des puces audio des consoles de jeux, le résultat se résumant donc en des sonorités très synthétiques. Ce style musical se coordonne donc à merveille avec l'univers 8-bit de FEZ, qui replongera certainement plusieurs d'entre vous dans la nostalgie des prémices du jeu vidéo populaire dans les 80's et 90's. Autrement dit, une ambiance sonore rétro bien sympathique !


En bref, FEZ cartonne techniquement sur tous les plans, le seul point noir s'attachant à la complexité un peu trop poussée de plusieurs énigmes.

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Note : 5/5

Plaisir à jouer et à rejouer

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Bien que l'on ne sache pas vraiment pourquoi nous en sommes arrivés à partir à l'aventure, on ne peut nier que partir à la recherche des fragments de cube est rigolo. Arpenter les plateformes en jouant du pouvoir que nous confère notre fez magique s'avère très amusant et nous permet de mesurer toute l'ampleur du travail effectué sur la modélisation des mondes 3D dans une perspective en deux dimensions. Je ne peux d'ailleurs m'empêcher personnellement de trouver dans ce concept une référence à Flatland, roman écrit en 1884 par Edwin Abott Abott et racontant les découvertes - ésotériques pour ses concitoyens - d'un Carré sur l'existence d'une troisième dimension après sa rencontre avec une Sphère.

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Cependant, notre chasse aux cubes se confronte assez rapidement aux énigmes vraiment complexes. Et bien qu'il soit plaisant de se creuser les méninges, cela en devient rasoir lorsque l'on est perdu, seulement muni d'indices (items comme environnements) tout aussi obscurs que l'énigme qu'ils sont censés aider à résoudre. On se sent alors plutôt nul de devoir trouver les solutions sur Internet, sans quoi on se retrouve vite bloqué. Toutefois, il reste intéressant d'analyser les réponses et des "C'était évident !" sortiront pour les moins perspicaces d'entre vous (dont je fais partie) si tant est que votre source ne vous balance pas seulement la combinaison recherchée sans explication.

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Ceci étant, finir le jeu ne nécessite que 32 (anti-)cubes. Une fois le fin mot de l'histoire dévoilé, vous aurez la possibilité de démarrer une New Game + où tous vos items déjà récoltés seront conservés dans votre inventaire. Et, point non négligeable, vous obtiendrez un nouvel accessoire des plus fashion : une paire de lunettes stéréoscopiques. Bande de veinards ! Grâce à elles, une option devient activable dans le menu (start) dans les paramètres de jeu qui rendra les graphismes en anaglyphes (superposition de deux images bicolores pour donner l'impression de relief). Un ajout plutôt inutile s'il en est, mais original, s'inscrivant finalement très bien sur le thème de FEZ autour de la notion de dimension. L'intérêt principal de vos super montures méga classes est la possibilité de se mettre en vue subjective en appuyant simultanément sur (R3) et (L3) . Cela permettra dans un premier temps d'admirer les mondes sous un autre angle - ce qui reste assez fun - mais surtout de dévoiler des indices inaccessible autrement. De quoi s'amuser encore un peu avec FEZ.

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Note : 4/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Pas de (Platine) platine au programme pour FEZ. Comptant une petite liste de 12 trophées, ceux-ci se révèlent très classiques. Le trophée (Argent) "Ecran total" consistera tout simplement à finir l'histoire là où 4 autres trophées vous récompenseront d'avoir trouvé les Anciens Artefacts ( (Bronze) le Tome, (Bronze) le Crâne, (Bronze) le Cube de calcul, (Bronze) le Cube d'écriture). Nous avons également droit aux trophées type "récolte de tous les items" avec (Argent) "Hexaèdronaute" et (Or) "La totale". Pour autant, le trophée (Bronze) "Trophée déverrouillé" marque une énième preuve de la volonté de Phil Fish de jouer avec les codes (mais je vous laisse le constater en checkant le lien), trophée qui fait sourire, trophée à l'image du titre.

Avec une soluce, la chasse se présente donc comme simple mais intéressante, car elle nous demandera de se frotter à presque toutes les énigmes du jeu. Encore une fois, les plus téméraires devront s'armer de patience et de réflexion pour venir à bout du seul trophée en (Or) or de cette liste. Il vous sera possible d'évaluer votre progression pour la collecte des items en consultant la carte. Celle-ci vous affichera les zones complétées en or et les zones non complétées en blanc accompagnées des éléments manquants via des symboles expliqués en légende (je vous renvoie à l'image de la section "Contenu du jeu").

A noter également que les 3 bouts de cœur (faisant référence à Kokoromi, un collectif promouvant l'Indie Game dont fait parti Phil Fish) ne comptent PAS comme des items nécessaires à la récolte de tous les collectibles. En sachant qu'ils s'obtiennent en résolvant les trois énigmes les plus compliquées du jeu, cette information sera utile aux joueurs les plus "paresseux".

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Note : 4/5

Conclusion

Très clairement, FEZ est une vraie pépite vidéo-ludique. Chaleureuse, ingénieuse, originale et inventive, la création de Phil Fish s'impose comme un immanquable de la scène indépendante du jeu vidéo. Nous ne pouvons que regretter l'annulation du deuxième opus à cause des invectives immatures d'un géniteur à l'orgueil mal placé, mais aussi de ses détracteurs tout autant agressifs. Comptant plus d'un million de téléchargements toutes plateformes confondues fin 2013 (donc sans les portages PS), les joueurs ne s'y trompent d'ailleurs pas. Un succès mérité pour un jeu maîtrisé.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : Aux acharnés, Aux spécialistes du genre, Aux curieux

WhiteRabbitHunter (FunkyWhiteRabbit)

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