Verdun

Verdun est un jeu quasi exclusivement multijoueur. Il est bien possible de jouer hors ligne, seul ou avec un ami, pour affronter des vagues d'ennemis gérées par l'IA, mais ça serait passer complètement à côté de l'expérience de jeu que propose Verdun.

En dehors du mode "Survie", seul ou en coop face à l'IA, il existe trois autres options de jeu qui s'offrent à vous, se partageant chacune cinq cartes identiques.
D'un côté, le grand classique Match à mort par équipe, et son alter ego le Match à mort "chacun pour soi". Est-il nécessaire de s'étendre sur le contenu de ces modes de jeu ? Sans doute pas. Rien de plus banal pour un FPS, et d'ailleurs, il faut croire que les joueurs ne s'y sont pas trompés, puisque ils sont assez peu nombreux à se connecter dans ces parties, préférant de loin le quatrième et dernier mode de jeu : "Lignes de front".

C'est là que Verdun tire toute son originalité. Vous commencez la partie dans une tranchée, et devez attaquer la tranchée adverse, ou au contraire défendre la vôtre des assauts ennemis. Il s'agit ni plus ni moins d'un "Capturez le drapeau", à la différence que le système de jeu vous oblige à défendre ou attaquer une seule zone à la fois. Ainsi, tous les joueurs se retrouvent dans l'obligation de jouer le jeu. Si l'un des défenseurs avait l'envie de sortir de la tranchée pour aller à l'encontre des attaquants, il sera très rapidement abattu automatiquement pour cause de "désertion". Ainsi, pas de loup solitaire. Contrairement à la majorité des FPS, l'esprit d'équipe n'est ici pas une option, mais une obligation.

Vous ne gagnerez rien à tuer un maximum d'ennemi, pas de bonus à débloquer en cours de partie. Vous êtes plus utile vivant pour votre équipe, afin qu'ils puissent spawner sur vous. Les fins tacticiens gagneront du terrain, les Rambo en herbes seront vite calmés. Bien sûr, vous aurez votre libre arbitre, en défense, si le reste de votre escouade défend à l'ouest, rien ne vous empêchera de défendre à l'est, mais ça serait vous priver de point bonus, le chef de votre escouade ayant une "aura" vous rapportant des points si vous vous trouvez dedans, ou si vous obéissez à un ordre d'attaque, de défense, etc. En attaque également, votre chef d'escouade pourra vous être utile pour gagner des points et coordonner l'assaut, mais mieux encore, vos alliés pourront vous servir de bouclier humain.

Avec des armes d'époque qui tirent au coup par coup, et qui n'ont pour certaines que 5 balles dans le chargeur, mieux vaut arriver dans la tranchée ennemie avec deux ou trois amis qui vous couvriront pour recharger, et qui pourraient essuyer les premières balles de l'ennemi, que vous pourrez plus facilement cueillir pendant que lui recharge. Sans quoi les défenseurs, qui eux seront en groupe, auront tôt fait de vous tuer, puisque dans ce jeu, une balle suffit à tuer, quelque soit votre arme. Les armes utilisées dans le jeu sont très nombreuses, et correspondent à la faction que vous avez choisi d'incarner. La plupart des joueurs finissent par choisir une faction, et une manière de jouer en fonction de leur arme préférée. Pistolet, baïonnette, ceinture de grenades, fusil à verrou avec ou sans lunette de sniper, ou même mitrailleuse, il y en a pour tous les goûts.
Verdun donne donc une toute nouvelle dimension au genre FPS, en imposant un rythme relativement calme, mais pas dépourvu d'adrénaline, et en nous poussant à une certaine stratégie.

Attention, Verdun est un jeu extrêmement punitif. Les armes ne nécessitant qu'une seule balle pour vous tuer, à l'exception de quelques rares pistolets qui en demanderont deux, il vous sera difficile de jouer à Rambo tout seul. Même pour les habitués des FPS, les premières minutes/heures de jeux risquent d'être douloureuses. Il faudra donc un peu de patience avant de saisir certaines subtilités du jeu. Le principal défaut du jeu résidant pour moi dans ses menus, trop peu intuitifs, et dans sa façon de faire évoluer le joueur pour lui faire débloquer de nouvelles armes. Si vous ne connaissez rien aux armes de la première guerre mondiale, il faudra également vite apprendre à les reconnaître pour choisir la bonne avant un combat.

Pas de panique cependant, les sujets étant nombreux sur internet, vous finirez par vous y retrouver, mais il faudra être patient. Une fois la frustration des débuts passée, lorsque vous enchaînerez enfin les kills, votre satisfaction personnelle n'en sera que plus grande. Encore une fois, Verdun vous impose la patience.

Au final, Verdun est une vraie bonne surprise pour qui voudra un vrai challenge dans une ambiance nouvelle, mais aussi et surtout quelqu'un qui saura avoir la patience de surmonter les frustrations des débuts, tant dans les méandres des menus que dans les morts à répétitions, le temps de trouver sa place et son style de jeu.
La vraie inquiétude vient de la communauté du jeu qui est relativement faible. Le jeu vient tout juste de sortir, et il n'est pas difficile de trouver une partie à 32 joueurs, mais qu'en sera-t-il dans quelques mois, quand certains se seront lassé ? Cet aspect mérite que vous y jetiez un coup d’œil avant un achat potentiel car un Verdun sans adversaire humain, devient un jeu tout simplement vide.