Torment : Tides of Numenera

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 28/02/2017
Genre(s) : RPG
Territoire(s) : FRANCE

145 joueurs possèdent ce jeu
53 trophées au total
0 trophée online
32 trophées cachés

Platiné par : 13 joueurs (9 %)

100% par : 13 joueurs (9 %)


Note des joueurs :
5/5 - 1 note

Note des platineurs :
5/5 - 1 note

Test rédigé par Bas ^ le 28-04-2017 - Modifié le 28-04-2017

Introduction

Torment : Tides of Numenera - que j'abrégerai en TToN ou Torment, par souci de simplicité dans la suite de ce test - est un jeu atypique sur plusieurs points. Tout d'abord, le jeu a été entièrement crowdfunded, à savoir financé de manière participative par les joueurs. Dans la pratique, pour ceux qui ignorent le concept, il s'agit de promettre de donner une certaine somme d'argent en échange de récompenses futures (liées au développement, pour Torment par exemple, il s'agissait d'une copie digitale PC du jeu, puis au fur et à mesure qu'on augmentait sa participation, on gagnait de petits trucs en plus, comme des artworks, la bande-originale mais les plus grosses contributions recevaient par exemple une invitation à la soirée de lancement), à condition que l'objectif principal soit atteint. En outre, pour continuer à assurer des subventions une fois celui-ci franchi, des objectifs secondaires sont souvent ajoutés, comme ce fut le cas pour TToN : à mesure que le budget global augmentait, les développeurs ont ajouté des fonctionnalités au jeu, du contenu et des histoires annexes, avec - entre autre - la participation de Monte Cook, l'auteur de l'univers de Numenera, aussi connu pour sa participation à D&D.

Enfin, Torment est atypique de par même son genre : assez peu connu des joueurs consoles, il appartient à ce qu'on qualifie souvent de cRPG, pour classic RPG. Reposant sur une caméra "vue du dessus" et proche d'un Jeu de Rôle papier (une équipe d'aventuriers, des réussites ou des échecs selon des pourcentages, etc), ces jeux sont souvent plus primés pour leurs histoires profondes et bien écrites, au détriment de l'action non-stop et du skill requis.


Apparu en Janvier 2016 sous la forme d'un early access (une sorte de bêta payante pour simplifier) sur Steam, le jeu est officiellement sorti en Février 2017, sous la houlette de inXile Entertainment et de Brian Fargo, le fondateur, avec Techland comme éditeur. Attendu comme le messie et financé comme jamais auparavant, Torment : Tides of Numenera atteint-il les espérances fixées ?

Contenu du jeu

« Chaque décision que vous prenez (...) est la vôtre »

Autant l’annoncer tout de suite : TToN est un jeu exclusivement solo. Bien que l’on parcoure un univers avec 3 compagnons, ces derniers ne font que vous suivre : là où vous allez, ils vont et chaque décision que vous prenez, même s’ils peuvent donner leur avis ou désapprouver, est la vôtre uniquement. On s’éloigne un peu de la logique des JdR papier, où chaque aventurier est un joueur à part entière, pour se rapprocher d’un Baldur’s Gate ou d’un PlaneScape – dont il se veut la suite spirituelle. Je n’étais pas déçu par ce choix, mais si vous espérez jouer avec quelqu’un d’autre, Torment ne vous apportera pas la solution espérée.


« Le jeu est à ranger nettement dans la catégorie SF »

Après un tutoriel rapide mais suffisant – je reviendrai un peu plus tard sur le gameplay, mais à ce stade il suffit de dire qu’il est relativement basique – on débarque dans l’univers de Numénéra et du Neuvième Monde, pourchassé(e) par une entité inconnue et terrifiante, sans trop savoir où se rendre. C’est au fur et à mesure des rencontres, des dialogues – et ils sont nombreux ! – avec les habitants ou vos compagnons, que vous détricoterez petit-à-petit l’histoire de TToN. Sans trop rentrer dans les détails, celle-ci se déroule dans le futur, 1.000.000.000 d’années dans le futur pour être exact. Néanmoins, l’univers se rapproche plus du Moyen-Âge que de Star Trek : en effet, pas question de vaisseaux spatiaux, de voitures volantes ou de guerre laser puisque durant cet immense intervalle de temps, 8 civilisations ont émergé puis disparu, laissant derrière elles des vestiges et des artefacts très puissants : les Numénéras. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié le background, mais il sera peut-être un peu rebutant pour les fans d’héroïc-fantasy : le jeu est à ranger nettement dans la catégorie SF, de par les décors et l’histoire elle-même, malgré les armes un peu médiévales.


« Vos compagnons réagissent à votre façon de vous comporter »

Bien que le jeu ne soit pas excessivement long – comptez une quinzaine d'heures pour la première partie, entre cinq et dix pour la seconde – il fourmille de détails qui rendent l’aventure prenante et immersive. La grande majorité des quêtes peut en outre être résolue de différentes manières, sans recourir nécessairement à la violence, ce qui permet d’améliorer le rôleplay, offrant à chacun la possibilité de définir une manière d’être et de s’y tenir. En outre, l’histoire n’est pas déroulée à travers des cinématiques, mais plutôt grâce aux dialogues et aux différents livres ou objets qui peuplent l’univers. Les plus pressés pourront ainsi s’affranchir de tout ceci si le cœur leur en dit – même si ce serait un peu dommage à mon avis. Enfin, même si les relations ne sont pas aussi complexes que dans d’autres jeux, vos compagnons réagissent à votre façon de vous comporter, commentant régulièrement vos décisions ou approuvant le cas échéant. Loin d’être complètement gadget, ces échanges vous permettront de découvrir un peu de leurs histoires ou de déclencher de nouveaux événements. Comme votre groupe ne peut comporter que 4 membres (vous compris) à la fois, il sera évident que vous devrez faire un choix et une deuxième partie, mais là encore, j’y reviendrai.
Note : 4/5

Aspect technique du jeu

« Un jeu facile à prendre en main »

J’ai sommairement évoqué le gameplay, le définissant comme relativement basique. Il faut savoir que Torment est un jeu facile à prendre en main, malgré la réticence que l’on peut avoir au départ. Généralement joué à l’aide d’une souris, les cRPG (Baldur, PlaneScape…) nécessitent de cliquer à un endroit précis pour se déplacer, sélectionner le PNJ puis choisir le dialogue, etc. Ici, malgré l’absence du périphérique roi sur PC, on bouge son personnage sans problème, avec les joysticks ou en passant en revue les différentes possibilités, avec (L1) et (R1), et en validant avec (croix). Vous parcourez de la même manière les différentes réponses avec les flèches (haut) et (bas) puis validez comme pour les déplacements. Sachez qu’une option permet d’augmenter la taille du texte ou de la réduire, permettant de reposer un peu les yeux – ils vont être mis à contribution tant le dialogue est maître ici. Les combats sont en effet réduits à un mode tour-par-tour – peut-être salvateur, le déplacement étant facile mais parfois un peu long – pas forcément très épique mais assez bien foutu.


« Des temps de chargement, exagérément longs »

Techniquement, TToN est à la traîne : graphiquement dépassé, il se rattrape (un peu) avec la variété des décors proposés et des modèles plutôt bien rendus lorsque l’on s’approche au plus près, mais le jeu devient alors plus ou moins injouable, puisqu’on ne voit plus vraiment où l’on avance. Je ne vais pas passer point par point sur chaque défaut, mais sachez que les animations sont un peu rigides, les portraits à l’écran auraient mérité un meilleur traitement et globalement on s’attend à plus d’efforts sur une console comme la PS4. Malgré tout, là où le bât blesse réellement, c’est lors des temps de chargement, exagérément longs pour un jeu où il n’y a finalement qu’un décor et quelques PNJs en 3D-iso à afficher. Quand il est nécessaire de traverser 2 zones (en quelques secondes) pour rejoindre une quête à l’autre bout de la ville, vous allez passer plus de temps à attendre qu’à déplacer votre personnage. Dans la même veine, le « chargement rapide » ne mérite pas forcément son nom, puisqu’à part un clic, il n’économise pas grand-chose par rapport au chargement classique. Remarque : A priori, le patch 1.01 améliore un peu les choses – c’était mon ressenti – mais ne vous attendez pas à des miracles non plus. De plus, une nouvelle mouture – la 1.02 – est apparue ces derniers jours. L’essentiel de mon ressenti correspond cependant à l’ancienne version, n’ayant joué qu’une petite heure sur la nouvelle, sans noter de véritable révolution : les temps de chargement me paraissaient toujours aussi pénibles et Torment n’est pas devenu magnifique en un claquement de doigts même si quelques efforts ont été faits.


« Il n’y a que peu de voix dans le jeu »

Petite déception concernant la partie audio : malgré tous les dialogues, il n’y a que peu de voix dans le jeu. Quelques phrases ont eu droit à un enregistrement – principalement lorsque vos compagnons discutent entre eux – mais la quasi-totalité des échanges avec les PNJ restent cantonnés au texte écrit. C’est dommage, surtout quand la musique globale du jeu ne vient pas vraiment rattraper le tableau : quelques (rares) bonnes musiques accompagnent certaines scènes, mais la plupart du jeu se fait dans un silence étrange et parfois un peu pesant. A priori, là encore, la version 1.02 corrige certaines lacunes, mais je n’ai pas eu l’occasion de vraiment m’en rendre compte.


« Corruption de sauvegarde (...) heureusement sans conséquence »

Enfin, je suis tenu d’en parler, quelques bugs apparaissent sur certains dialogues, avec des balises apparentes, et un texte du coup complètement illisible. Ce n’est pas catastrophique, le nombre total de lignes de conversation étant monstrueux c’était un risque, mais ce petit détail vient s’ajouter à un bilan déjà pas très reluisant au départ malheureusement. Et dans la même veine, j’ai eu la désagréable notification d’une corruption de sauvegarde au 7/10ème du jeu, à peu près, heureusement sans conséquence puisqu’elle ne concernait qu’une sauvegarde rapide sur les 3. Il s’est toutefois reproduit lors de ma deuxième partie, ce qui n’est pas forcément très rassurant.
Note : 2/5

Plaisir à jouer et à rejouer

« L’envie d’écouter une histoire et d’explorer »

Le plaisir que l’on prend à jouer à Tides of Numenera dépend essentiellement de l’envie d’écouter une histoire et d’explorer : sans être un film interactif comme les jeux Telltale, il ne faudra pas vous attendre à de l’action non-stop ou à devoir utiliser des réflexes de Jedi pour progresser : le tour-par-tour du combat et les dialogues aux PNJs se chargeront de ralentir l’action du jeu, sans la rendre non-plus insipide. Le scénario est en effet plutôt intéressant à parcourir, pour peu que l’on s’y intéresse et que l’on rentre dedans.


« Un (petit) vent de nouveauté lors de votre deuxième partie »

Grâce aux multiples possibilités offertes durant l’aventure, sur les résolutions de quêtes ou votre façon d’aborder les conversations, vous pourrez rejouer à TToN avec un (petit) vent de nouveauté lors de votre deuxième partie. Vous serez aidé en cela par les trois classes disponibles (un guerrier, un mage et un personnage plus polyvalent entre les deux, pour simplifier) et l’arbre de talents disponibles, dans lequel, faute de points suffisant, vous devrez faire des choix. Loin d’être un fardeau, ces décisions vous empêcheront de devenir une machine à one-shot les ennemis, qui ont déjà assez de mal comme ça à partir du milieu de l’aventure. Malgré tout, même si vous expérimenterez des choses un peu différentes, il ne faudra pas vous attendre à une révolution : l’histoire principale restera la même et les quelques variations auront sans doute raison de votre engouement à commencer une troisième partie si elle s’avère nécessaire pour obtenir le (Platine).
Note : 3/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

« La liste des trophées de TToN est plutôt réussie »

Même si elle n’est pas exempte de défauts, la liste des trophées de TToN est plutôt réussie, avec en gros un tiers lié à l’histoire et obtenu automatiquement, un tiers reposant sur des quêtes accessibles sans préalable au fur et à mesure du jeu et enfin un dernier tiers réparti entre les différents compagnons et des actions spécifiques à réaliser avec chacun d’eux. Quelques trophées viennent se greffer ça-et-là comme des objets à ramasser (ils ne sont que 7, et la quasi-totalité sont obtenus en explorant) ou un trophée amusant, que l’on débloque en mourant avant même la création du personnage (oui, oui, c’est possible !). Dans l’ensemble, on en gagne un peu à chaque fois qu’on joue (lors de notre première partie au moins) et c’est plutôt plaisant, le pourcentage augmente ainsi avec l’avancée de l’histoire.


« On ne sait pas véritablement si on obtiendra [le trophée] à la fin du jeu »

Tout n’est pas rose cependant, puisque le jeu est exigeant, la majorité des trophées pouvant être manqués, si on ne termine pas une quête avant de progresser par exemple. Toutefois, selon moi, ce n’est pas très grave, puisqu'une sauvegarde en début de zone et avant de la quitter pour de bon permet de revenir aisément débloquer ce qui manque. Il en existe toutefois qui nécessitent un investissement sur la durée et dont on ne sait pas véritablement si on l’obtiendra à la fin du jeu : ils sont 4, deux d’entre eux s’excluant plus ou moins mutuellement, ce qui sera la vraie raison de la deuxième partie que j'ai déjà évoquée au début de ce test. La meilleure manière restant donc de suivre pas-à-pas une solution ou un guide, ce qui gâche grandement le plaisir de la découverte.
Note : 4/5

Conclusion

En quelques mots, Torment : Tides of Numenera n'est pas un mauvais jeu, il a de sérieux arguments et devrait plaire aux fans du genre, à condition d'accepter l'exploration assez pacifique et les nombreux dialogues du jeu. Néanmoins, il risque de pâtir de sa réalisation technique un peu datée et de l'absence véritable de rejouabilité au-delà de la deuxième partie pour pouvoir attirer les joueurs nouveaux.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
13
Je recommande ce jeu : Aux spécialistes du genre, Aux fans de la série, Aux curieux

Bas ^ (Basseuh)

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