Marvel's Guardians of the Galaxy : The Telltale Series

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 18/04/2017
Genre(s) : Aventure
Territoire(s) : FRANCE

1469 joueurs possèdent ce jeu
31 trophées au total
0 trophée online
0 trophée caché

Platiné par : 1247 joueurs (85 %)

100% par : 1247 joueurs (85 %)


Note des joueurs :
4.3/5 - 38 notes

Note des platineurs :
4.1/5 - 33 notes

Test rédigé par Fauchinou le 22-04-2017 - Modifié le 26-11-2017

Introduction

Tel un empereur aux rêves de grandeur s'attaquant à toujours plus de territoires pour étendre son empreinte, Telltale Games jette son dévolu sur les licences les unes après les autres. C'est donc à la succession de The Walking Dead, Back to the Future ou encore The Wolf Among Us, que le roi du point'n'click moderne s'est attaqué à des noms toujours plus ronflants, en la présence de Game of Thrones ou de l'icône absolue de l'univers DC Comics, Batman, le Chevalier Noir. Par ce souci d'extension, Telltale a frappé une seconde fois au sein du monde des super-héros, en exploitant cette fois une marque issue du voisin et rival Marvel, à savoir les Gardiens de la Galaxie. Un choix certainement pas anodin dans la mesure où trois ans après une mise en lumière au cinéma d'un pan plutôt obscur du géant new-yorkais vis-à-vis du grand public, la franchise a connu, peu de temps après la sortie du premier épisode, une suite sur grand écran en avril, Cette simultanéité a sans doute pu permettre un coup de fouet d'intérêt relatif, peut-être un moins quatre épisodes plus tard.

L'équipe est donc rassemblée afin de vivre des aventures qui les mèneront à rencontrer plusieurs dangers, dont Thanos, qui ne représente quand même rien d'autre qu'une des plus grandes menaces que la galaxie connaît, séduit par une étrange relique au pouvoir incroyable, faisant office d'élément central du scénario que vous parcourrez, en raison des nombreuses convoitises qu'elle attisera. Vous contrôlerez Peter Quill, alias Star-Lord, leader humain de l'escouade, amené à gérer tout aussi bien les épreuves se présentant à tout moment devant le groupe, que le groupe lui-même. Composée de Gamora, Drax, Rocket et Groot, les tempéraments diffèrent et les opinions divergent, comme vous pourrez vous en rendre compte tout au long des épisodes, à force d'apprendre et de connaître les caractéristiques de chacun. Un cercle de personnages, une licence populaire, moult péripéties, le cahier des charges relatif aux projets du studio californien paraît rempli. Cela étant dit, il est maintenant temps de se poser une question : est-ce que cette énième production Telltale relèvera le niveau assez stagnant et peu glorieux des derniers titres, dont la mouture Batman en fut le dernier triste exemple ?

Contenu du jeu

Un Nouvel Espoir

Les jeux Telltale sont connus pour miser sur la narration, ce n'est plus une surprise, au moins du côté des personnes connaissant la recette. Des choix multiples, découlant de dialogues plutôt bien travaillés, entre lesquels s'intercalent à la fois des phases "d'enquête" que des séances de Quick Time Event. On ne change pas une équipe qui gagne (ou qui fait match nul) et c'est donc sans surprise aucune que les Gardiens de la Galaxie subissent le même traitement. L'intérêt et l'avantage de cette licence est qu'elle garantit une bonne dose d'humour, d'action, de science fiction, auprès d'un public qui a déjà pu nouer des affinités avec l'escouade galactique, dont le récit des péripéties vécues se déclare souvent sur un ton léger et décalé, loin du tragique d'un Game of Thrones, ou d'un sérieux ténébreux opté par Batman.

Tout naturellement, c'est de cette manière, d'entrée par l'écran titre, puis à travers la première scène, que le jeu démarre. Musique rock, avertissement radio traitant de la menace imminente que revêt la prochaine attaque de Thanos, parfait, l'occasion pour Star-Lord de danser en considérant l'importance du message d'alerte similaire à celle du choix entre ketchup ou mayo que chacun a pu faire pour accompagner un jour ses frites. Finalement, vous décidez d'aller voir ce qui se passe, que ce soit par héroïsme, ou par vengeance, vivement présente chez quelques uns de nos héros. Le décor est planté, la mise en scène fait mouche.

Le voyage jusqu'au temple où Thanos prépare son assaut revêt l'occasion de faire face au système de QTE, en tentant de réparer les problèmes survenant à l'intérieur du vaisseau, que vous réglerez en appuyant sur les bonnes touches, au bon moment. Une fois la situation réglée, le débarquement au temple effectué, c'est l'aspect du gameplay faisant appel aux déplacements "libres" qui est à la fête. L'opportunité de tester quelques nouveautés, appréciables mais plutôt superficielles, s'offre à nous. Déjà, la pièce dans laquelle se trouve Peter bénéficie de trois étages d'exploration. En effet, grâce à ses bottes à propulsion, notre héros peut alors s'élever et observer son environnement, afin de profiter de la verticalité. Autre petite particularité, le capteur temporel. Ce dernier sert à retracer les événements ayant eu lieu à l'endroit scanné. Le gadget se révèle donc essentiel à l'avancée des diverses investigations auxquels les protagonistes seront confrontés. Une liaison radio est également à disposition dans le but de converser entre eux dès lors qu'ils sont séparés. Offrant parfois des conseils sur la situation en cours, là encore, l'utilité reste malgré tout modérée (si au passage vous vouliez appeler Groot pour la blague, c'est râpé). A quelques moments scriptés, il sera aussi possible d'utiliser les lunettes de Star-Lord, histoire de traduire certains messages indéchiffrables. Enfin le crowd-play, censé faire participer votre entourage à vos prises de décisions par l'intermédiaire d'un système de vote, constitue un petit plus peu transcendant, largement dispensable à la complétion des cinq épisodes, découpés comme à l'accoutumée. Ces derniers persistent d'ailleurs à être ponctués par le récapitulatif de vos choix puis mis en relief par l'intermédiaire du traditionnel comparatif avec les decisions des autres. Alors, ange ou démon ?
Note : 3/5

Aspect technique du jeu

Poussière d'étoile

Éternelle écharde sous le pied de Telltale, le moteur graphique, bien que pas encore archaïque, peine toujours à convaincre. Ça ne pique évidemment pas non plus les yeux, mais étant un titre résolument scripté, et non un open-world, nos pupilles auraient mérité une attention traduite par une amélioration des différentes textures et autres paramètres techniques. Nous ne sommes jamais à l'abri de ralentissements ou de gros délais entre deux plans, en plus de se voir touché par de grossiers errements graphiques. A titre d'exemple, dès lors que Peter se retrouve à l'intérieur de sa chambre, le casque qui lui sert à écouter sa musique apparaît systématiquement au niveau de sa tête. Rien de bizarre me direz-vous, sauf si vous remarquez que le casque en question déborde de ses oreilles, et que les fils sont suspendus en l'air, semblent être reliés à un appareil, mais il n'en est rien. De la même manière, après avoir validé un choix, on peut voir une scène cinématique où Star-Lord s'envole en direction de son objectif. A ce moment là, soit les développeurs ont estimé que la scène paraissait mémorable, soit je fus confronté à un bug qui m'a montré à la suite deux versions, similaires comme deux gouttes d'eau, de cet envol.

Ayant testé le jeu quelques jours avant sa sortie officielle, il était alors tout à fait possible de voir ces soucis réglés le jour J. Hélas, après avoir scruté minutieusement les petits hics concernés lors d'une deuxième partie, les problèmes subsistaient (hormis le bug du casque... remplacé tout de même par un freeze survenu ailleurs). Autre sujet coupable de dysfonctionnement, l'affichage des sous-titres français, plutôt primordiaux auprès des non-anglophones, ou de ceux souhaitant un confort durant leur lecture, est assuré par intermittence. Le problème fut déjà rencontré vers la fin de Batman, or là, c'est dès le premier épisode que le bas blesse. Certes, aujourd'hui, les développeurs ont travaillé sur des patchs, puisque le sentiment d'assister à un jeu non fini aurait grossi la pilule à avaler vis-à-vis du joueur. Cependant, plus personne n'est dupe désormais, et quand on opte pour le format épisodique, c'est un procédé qu'il faut assumer. Sortir les aventures les unes après les autres consiste justement à pouvoir les travailler plus particulièrement afin qu'elles bénéficient d'une copie soignée. Les patchs peuvent effectivement peaufiner des détails, mais compter dessus pour finaliser son produit, c'est difficilement acceptable, surtout lorsqu'on est loin d'être à son coup d'essai.
Le principal coup de gueule technique étant réglé, retournons quelques instants aux bons points en abordant par exemple le doublage. Faisant partie des forces concernant les productions Telltale, il est alors, comme espéré, vraiment réussi. Pour ainsi dire, on peut même compter Nolan North (Nathan Drake - Uncharted, David - The Last Of Us...) parmi les doubleurs. Cette réussite se traduit par le collage parfait de l'acting à l'atmosphère des Gardiens de la Galaxie. L'humour est présent et efficace, tout se déroule sans fausse note, et forcément, l'immersion est là, à défaut de nous la transmettre par le gameplay. Mention spéciale aux musiques, là encore en correspondance avec le style adopté du côté de l'oeuvre cinématographique. On peut noter, parmi les pistes incrustées au jeu, la présence de Livin' Thing - Electric Light Orchestra, Why Can't I Touch It? - Buzzcocks ou encore You Make My Dreams - Hall & Oates. Elles constituent par ailleurs une importance non négligeable, illustrées notamment par la présence du fameux lecteur cassette aussi bien dans le scénario, que dans l'icône du temps de chargement ou encore incrustées aux vignettes des trophées. En outre, de petites références se glissent ponctuellement durant votre périple. Howard le canard ou bien Cosmo, pour ne citer qu'eux, se manifestent par exemple discrètement à travers des messages figurant sur le terminal du vaisseau. Fort sympathique.

Néanmoins pour retomber dans la critique négative, et c'est (conformément à l'esprit d'un test) un avis personnel, les animations manquent de fraîcheur : les gestes ainsi que les traits du visage de Peter[ ne sont pas sans rappeler ceux possiblement rencontrés au sein d'une précédente itération Telltale. La multiplication des adaptations amène immanquablement à soulever parfois chez le joueur une impression de déjà-vu, ce qui peut temporairement nous déconnecter et occulter le fait que théoriquement, Marvel's Guardians of the Galaxy: The Telltale Series se suffit à lui-même, sans attache aucune avec les autres productions du studio. Dernier détail amusant malgré lui, les déplacements accélérés grâce à la pression de la touche R2 font une nouvelle fois sourire en raison de l'aspect robotique de la démarche du héros, mais à partir de là, c'est être vraiment tatillon pour que ceci puisse entacher la note.
Pour le reste, les divers environnements sont agréables à parcourir, les personnages bénéficient d'un design globalement fidèle à l'oeuvre originale. Il est bon de le répéter, ce n'est pas vilain, le soft n'est juste pas à la page, et l'optimisation fait défaut.
Note : 3/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Voyage à travers la Voie Actée

Ici, le plaisir de jeu est assez délicat à définir, tant le jeu est plus lié à l'histoire qu'au jeu joué. En optant pour cet angle d'analyse, le titre sera plutôt monotone lors de ses phases de QTE, mais vous profiterez volontiers de la mise en scène d'un affrontement. Vous arriverez sans doute facilement à passer les séquences de recherche, tout en savourant malgré cela les pensées et interprétations de Star-Lord sur ce qu'il voit. La traditionnelle barre de délai qui consiste à vous obliger à prendre une décision rapidement ramène à se mettre dans la peau du personnage, et à se sentir responsable des événements, en oubliant qu'on peut tout aussi bien traverser le jeu en ne choisissant quasiment que le silence, si on excepte les dilemmes à deux réponses ou les "énigmes" demandant à parler à certaines personnes.

C'est bien cette tranquillité, appuyée sur des bases solides construites par le studio, qui camoufle la limite de ces mêmes fondations. L'innovation ne paraîtra pas au menu de cet opus, orphelin d'une tension liée à la peur d'un Game Over pouvant survenir mais facilement évitable, délaissé de bonus lié à une parfaite réussite d'un QTE, ou d'une salle entièrement examinée. Ajoutons à cela la faible portée des choix, même s'il existe des nuances plus ou moins intéressantes, et même si des décisions aux apparences déchirantes se transforment finalement en coup d'épée dans l'eau, et on obtient malheureusement le strict archétype d'un jeu Telltale, pourtant arrosé d'une très bonne sauce Gardiens de la Galaxie.

Oui, les petites nouveautés énumérées plus haut assaisonnent ce que j'appellerais presque un rail-point'n'click. Cependant, ça reste tout de même une infime pincée de sel plutôt qu'une poignée de poudre de curry. L'entêtement des développeurs à marcher sur la pointe des pieds, comme si trop innover semble au-dessus de leurs forces ou serait interdit, agace davantage après un énième opus confirmant cette absence de prise de risque. Le papier cadeau a beau se révéler différent, le contenu de la boîte est similaire. Dialogues, embrouilles, dilemmes, cliffhangers, la narration repose sur la structure habituelle. Structure qui, tout en se révélant ultra-scolaire, viendrait presque ternir l'apport de la licence chère à Marvel. Si l'humour et l'action se voient ici légitimes, l'accent mis sur la dose de dramatique, de trahison et de sérieux (plus inhérent au cahier des charges Telltale global) amène parfois à ressentir des fausses notes concernant le rythme de la narration. Alors que dire d'autre, si ce n'est que ce plaisir passe effectivement par le fait d'aborder ce jeu comme un film interactif, au détriment d'une leçon illusoire de gameplay. En résumé, si l'histoire et l'univers des Gardiens de la Galaxie vous plaît, vous fermerez les yeux sur le manque de challenge cinglant, toujours aussi ancré aux productions Telltale, en appréciant sans réel accroc l'habituelle quinzaine d'heures proposée.

Concernant la rejouabilité, ce serait mentir de déclarer qu'il est inévitable de jouer plusieurs fois au titre afin de déceler et apprécier les différentes conséquences reliées aux multiples décisions prises, s'il a été dit plus haut que les impacts sont relatifs. Cela dit, la nuance des choix demeure suffisamment prononcée pour user de la panoplie des réparties que peut sortir Star-Lord. Il est par exemple possible de passer à côté d'un dialogue littéralement hilarant, si vous avez opté pour une réponse plus sérieuse, voire le silence. Le choix de tel ou tel compagnon afin de vous escorter le temps d'un objectif cache là aussi son lot de différences. Cette rejouabilité est d'ailleurs favorisée par ce fameux format épisodique auquel tiennent tant les développeurs. D'une durée de vie moyenne située entre deux et trois heures chacun, faire le tour des cinq épisodes est donc plutôt aisé, tout du moins, dans la mesure où se replonger dans les péripéties du groupe constituerait pour le joueur un quelconque intérêt. Sinon, difficile de partir sur autre chose qu'un "petit tour et puis s'en va".
Note : 3/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Telltale, partisan du revenu universel

Le contenu de la partie trophées va se trouver fatalement liée au plaisir de jeu. Les titres Telltale nous ont (là encore...) largement habitué à des platines faciles, tellement qu'il suffit simplement de parcourir le scénario du soft sans jamais avoir à livrer aucune attention vis-à-vis des conditions de déblocage. Du coup, si vous avez aimé vivre les aventures de nos héros, vous aimerez également débloquer sans problème les précieuses coupes si chères aux chasseurs. A l'inverse, la recherche vaine de légitimité en rapport à une acquisition ardue et poussive du Saint-Graal, dégoûtera ou décevra les amateurs de challenge.

Plus que jamais, il demeure impossible de ne pas un tant soit peu s'indigner envers un désaveu complet d'une malheureuse recherche de collectibles, d'un choix bien précis octroyant tel trophée, ou même d'une récompense relative à un examen exhaustif d'une pièce lors des séquences "libres". Frustrant quand on sait que le studio a déjà opéré de cette façon auparavant ! Prenons l'exemple de Minecraft: Story Mode, certains exploits ne se déverrouillent qu'après avoir choisi de recruter un membre d'équipe précis. Autre cas : The Wolf Among Us. Les trophées nécessitant de récupérer tous les Livres des Fables ne s'obtiennent pas en claquant des doigts. Effectuer là aussi des choix particuliers, couplés à une exploration un tantinet poussée afin de trouver ces livres, rehausse quand même l'intérêt de la quête du Précieux. Etait-il donc inconcevable, puisque les cassettes musicales reviennent souvent, d'être amené à fouiller les zones que l'on traverse afin d'en trouver ? En revenant brièvement sur les QTE, c'eût été utopique d'être récompensé d'un sans-faute durant les exécutions des séquences de touches ? A ces questions, il paraît assez évident de répondre non, là où Telltale juge une nouvelle fois bon de nous servir un platine au rabais, bien trop accessible à tous, enfin si jamais vous n'êtes pas confronté à un bug des plus délicieux. En effet, le pire réside dans l'impossibilité hasardeuse de débloquer un trophée censé tomber automatiquement, en suivant simplement l'histoire. D'après le guide des trophées, au chapitre 5 vous pourriez tout bêtement vous retrouver à ne plus pouvoir avancer en raison d'un bug de script, voilà voilà. Ce qui doit donc être une formalité en déroulant les trophées automatiques finit par donner malgré tout chez le joueur le frisson du déverrouillage défaillant. Un comble.
Note : 3/5

Conclusion

Marvel's Guardians of the Galaxy: The Telltale Series surfe sur la lignée des derniers jeux du studio, ni plus, ni moins. Comparable à une étoile filante, l'expérience restera globalement amusante et agréable au niveau de la forme, avant que le fatalisme ne se présente devant le fond. Aucune révolution digne de ce nom par rapport au gameplay, ni à la mécanique de choix. A ce rythme-là, et à moins d'un miraculeux sursaut, on risque de se diriger vers un engloutissement bête et méchant d'autres licences, auxquelles on transposera inlassablement un modèle qui fidélise efficacement, mais existant depuis bien trop longtemps sans avoir subi une mutation significative. Et ce genre de jeux demeure beaucoup trop sympathique pour que l'on se contente de cela.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : À tous, Aux chasseurs de trophées/platine facile

Fauchinou (Fauchinou)

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