Slender : The Arrival

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Infos complémentaires

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Date de sortie : 24/09/2014
Genre(s) : Survival-Horror, Indépendant
Territoire(s) : FRANCE

139 joueurs possèdent ce jeu
20 trophées au total
0 trophée online
6 trophées cachés

100% par : 26 joueurs (19 %)


Note des joueurs :
4.8/5 - 6 notes

Note des 100% :
5/5 - 2 notes

Test rédigé par V-Phantomhive le 29-09-2014 - Modifié le 07-12-2016

Introduction

Il est des légendes qui ne s'éteignent jamais vraiment. Dans le domaine du survival horror, le mythe du "Slender Man" en est l'un des exemples les plus manifeste. Crée sur un forum Internet en 2009, le personnage est rapidement devenu un phénomène viral avant d'être repris dans de nombreuses créations. Même si de multiples adaptations vidéo-ludiques ont pu voir le jour, on retient surtout "Slender : The Eight Pages" en tant que genèse originelle. "Slender : The Arrival" est sa suite directe, ou plus précisement, sa prolongation.

Développé en collaboration par Blue Isles Studios et Parsec Productions, et sorti initialement sur PC en 2013, "Slender : The Arrival" version console dispose d'une trame narrative exclusive, de visuels améliorés ainsi que d'une rejouabilité importante. Parmi ces nouveautés, on trouve notamment deux niveaux inédits permettant d'incarner les deux victimes précédentes du Slender, permettant d'en apprendre encore un peu plus sur son origine. Cette version console de salon est donc bien plus qu'un simple portage.

Le jeu vous place dans la peau de Lauren, une jeune femme venue rendre visite à Kate, son amie d'enfance. Alors que vous venez de franchir le seuil de sa porte, vous vous apercevez rapidement que la maison est déserte. D'étranges dessins représentant un homme sombre ornent les murs. La plupart des portes et des fenêtres est ouverte, certains objets sont renversés et vous progressez dans une pénombre particulièrement oppressante. Après une courte exploration, vous vous rendez à l'étage, dans la chambre de votre amie, en espérant l'y retrouver : là, vous y découvrez des centaines de dessins représentant à nouveau l'homme sombre, des arbres, et des phrases sans queue ni tête. Soudain, un cri résonne dans la nuit : vous vous approchez de la fenêtre, vous remarquez que celle-ci est brisée, et que le portail qui bloquait le chemin à la forêt d'Oakside Park est désormais ouvert. Rassemblant votre courage, vous saisissez une lampe torche, votre caméra portative et vous décidez de partir à la recherche de votre amie, sans vous débarrasser de ce sentiment permanent d'être observée...

Contenu du jeu

Disons-le tout de suite, le jeu pêche par son manque flagrant de contenu. La progression scénaristique se résume à huit chapitres (dont un facultatif et deux inédits) balisés vous demandant d'explorer votre environnement à la recherche d'indices tout en évitant de vous faire capturer. Même si ce découpage en chapitres ne nuit pas nécessairement à la trame narrative du jeu, vous devez savoir que chacun d'entre eux se déroulera dans une zone différente, sans que le jeu ne se donne la peine de mettre en scène la moindre transition ; ni cinématique, ni dialogue. Ici, votre fil d'Ariane sera votre caméra qui, outre un compteur de jeu, fera office de jauge de progression via sa barre de chargement.

Même si un chapitre est globalement bien construit, notamment grâce à une atmosphère unique et des objectifs variés, l'absence de scénario apparent nous oblige à partir à la collecte des nombreux documents (50) éparpillés à travers le jeu afin d'espérer comprendre ce qu'il se passe réellement. On pourrait arguer que cette collecte sert de médium à l'horreur, nous poussant à explorer des zones que nous aurions volontairement laissées de côté par peur du danger. Mais, en l'absence d'une traduction (l'intégralité du jeu étant en anglais), cette collecte n'est même pas une motivation suffisante, et l'on aurait apprécié que les développeurs, à défaut d'inclure des dialogues ou des cinématiques, se donnent au moins la peine de traduire les documents sensés nous éclairer sur le pourquoi de toute cette expérience horrifique.

Alors que la plupart des survival horror joue la carte de la surenchère afin d'impressionner le joueur (exemple avec les récents Resident Evil), Slender : The Arrival prend le contre-pied en poussant la démarcation jusqu'à l'extrême, nous proposant un contenu minimaliste au possible. Si différents lieux (une maison, une grotte) sont reconstitués, et si le joueur accepte tacitement le principe du "First Person Avoider" et son paradoxe intrasèque d'être un jeu qui prive le protagoniste de son pouvoir d'action, tout ne repose que sur une atmosphère et sur un contexte, comme si la conjoncture : nuit + lampe torche défaillante + forêt + légende urbaine suffisait, à elle seule, à structurer la progression du joueur. Si celle-ci se prête parfaitement au genre de l'horreur (on pense notamment au film "Le Projet Blair Witch", structuré de manière analogique), on regrettera que le jeu ne nous lâche dans la nature de manière si brutale, postulant que l'instinct de survie suffira à faire adhérer le joueur.
Note : 2/5

Aspect technique du jeu

S'il est un genre dans lequel l'aspect technique occupe une place primordiale, c'est indéniablement celui du survival horror. Il est beaucoup plus aisé de pardonner une faible durée de vie ou un gameplay approximatif pour peu que l'ambiance sonore et graphique soit de qualité : lorsque l'on joue à se faire peur, l'auditif et le visuel sont des facteurs déterminants. De ce point de vue, Slender remplit sa part du contrat, même si l'expérience de jeu est bien plus intense sur PC.

Graphiquement, force est de constater que les environnements sont parfaitement modélisés. Que ce soit la maison de Kate, la forêt principale, ou encore la ferme qui apparaît dans l'un des niveaux inédits, tout est fait pour immerger le joueur au plus près de la réalité, le cadre de la caméra étant un parfait allié en ce sens. Les textures sont très agréables à l'oeil, et les reliefs nous donnent à voir un level design plus profond qu'il n'y paraît. La nuit, en revanche, le bilan est plus mitigé ; si le jeu d'ombre et de lumière provoqué par notre lampe est authentique, il fait sombre, parfois trop, si bien qu'il arrive régulièrement de rentrer dans un arbre qui n'apparaissait pas dans notre champ de vision. Ce sentiment d'obscurité est encore accentué dans le mode "Hardcore" dont l'une des caractéristiques est de diminuer la luminosité de notre lampe, ce qui n'est franchement pas à notre avantage lorsque l'on se balade de nuit en forêt. Bien sûr, il est toujours possible de pallier à ce problème en augmentant la luminosité du jeu et du téléviseur au maximum, mais il demeure pénible de louper des documents ou autres objets indispensables simplement parce qu'il faisait beaucoup trop sombre pour les voir.

Musicalement, le jeu dispose d'un bruitage irréprochable. Le froissement des feuilles sur le sol, le bruissement des arbres sous le vent, les grillons, tout est fait pour nous plonger en pleine campagne. Il est très plaisant d'entendre son personnage reprendre son souffle après une course effrénée, ou de deviner la présence avoisinante d'un ennemi en entendant le grésillement de notre caméra provoqué par des interférences surnaturelles. Néanmoins, à l'instar du Slender lui-même, l'ambiance sonore n'en demeure pas moins relativement maigre. En l'absence de dialogue et sans réelle composition musicale ou thème majeur, l'essentiel du médium audio du jeu ne passe plus que par ce bruitage, certes très bien réalisé mais qui finit par devenir répétitif. S'il contribue à renforcer le sentiment d'isolement du joueur, ce vide musical fait défaut au jeu sur le long terme, l'emputant de toute rejouabilité auditive.

Enfin, on notera la présence de quelques freeze, qui, même s'ils ne sont pas omniprésents, perturbent l'expérience d'un jeu déjà très court. À ceci s'ajoute un petit lag lorsque le joueur bouge sa lampe torche très rapidement et que le Slender est dans les parages, sans doute provoqué par les téléportations incessantes de ce dernier. Ce sont surtout ces deux derniers défauts qui viennent plomber la note de section, la réalisation technique demeurant quand même très correcte eu égard au budget des développeurs.
Note : 3/5

Plaisir à jouer et à rejouer

Slender : The Arrival est un vrai survival horror. Livrant le joueur à lui-même sans aucun moyen de se défendre, la survie passera davantage par le psychologique que par le physique. Vous plaçant dans la position de témoin (votre caméra est là pour le rappeler), c'est votre désir de voir et de comprendre ce qui est arrivé à votre amie qui vous poussera à entrer de manière irrémédiable dans le parcours quasi initiatique préparé par le Slender. Même si le jeu multiplie les avertissements intra et extradiégétiques, ce ne sont là que d'autant d'invitations à la curiosité et à la compréhension. C'est cette quête de compréhension qui maintient le joueur de bout en bout, le poussant à aller toujours plus loin, malgré sa peur.

"L'étrange est une tentation : face à sa menace, le courage consiste dans la fuite et la lâcheté dans l'affrontement.", écrivait Louis Vax dans La Séduction de l'Étrange. Cette citation résume parfaitement l'expérience de jeu délivrée par Slender, qui nous met face à un terrible paradoxe : plus nous fuyons le Mal, plus nous nous approchons de la vérité ; mais plus nous nous approchons de la vérité, plus le Mal se rapproche de nous. On a découvert ce qu'on était venu chercher, et on ne peut déjà plus s'échapper. Mais on ne témoigne pas impunément de l'horreur. À mesure que le joueur progresse, découvre et comprend ce qui est arrivé à Kate, il s'enfonce un peu plus profondément dans la noirceur ; il se trouve dans une forêt obscure, ayant perdu la voie. Il devient ainsi martyr (du grec "martus", le témoin).

Le plaisir de jouer à Slender est incontestable ; son immersion, totale. Il faut aller au bout de l'aventure, coûte que coûte. Malgré un prix de vente relativement élevé (9,99 euros), Slender : The Arrival vous fera passer une soirée réellement éprouvante. Une soirée, mais pas plus. Car si Slender a bien un défaut majeur, c'est son manque de contenu. Ou plutôt, le manque de contenu est le symptôme d'un mal plus profond : une durée de vie monstrueusement courte. Pour une première découverte, en prenant votre temps, comptez entre 02h et 04h de jeu (en fonction de votre résistance à la peur). En ayant une bonne connaissance du jeu, sachez qu'il est tout à fait possible de le terminer en moins de 30 minutes. C'est court, très court, trop court. Même si les jeux de type survival horrror ont généralement une durée de vie moyenne voire basse, on frôle ici l'indécence. Le comble, c'est de se dire que l'on parvient à cette durée de vie alors même que deux niveaux inédits ont été ajouté pour la version console. C'est ce très gros point noir qui prive le jeu non seulement d'un 4/5 dans cette section, mais pire encore, qui l'empêche de se hisser au rang des triple A incontournables, alors même qu'il dispose de nombreuses qualités.
Note : 4/5

Plaisir à faire les trophées, le Platine / 100%

Typiquement, la liste des trophées de Slender : The Arrival relève de ce qui se fait de mieux. Elle combine, à mon sens, toutes les qualités que l'on est en droit d'attendre des trophées.

- Un design original et des descriptions amusantes : Un petit détail qui a son importance ! À l'heure où de plus en plus de listes s'uniformisent, celle-ci a le mérite de proposer des dessins complètement barrés et des descriptions... inattendues. Un exemple ? Le trophée "Insta-Killed", en forme de cookie, qui nous récompense d'un cookie parce que l'on est mort en un coup. Il fallait oser !

- Une collecte intéressante et non chronophage : À de nombreux égards, l'ennemi du chasseur, ce sont avant tout les collectes. Souvent superflues et visant régulièrement à gonfler artificiellement la durée de vie, les collectes peuvent nous dégoûter d'un jeu. Tout au contraire, dans Slender, les collectes vous redonneront de l'intérêt pour le jeu, vous donnant de nouvelles clés de compréhension quant à l'expérience que vous venez de vivre, ou renforçant un sentiment de mal-être déjà bien présent.

- Des actions contextuelles favorisant l'exploration : Dans un jeu, lorsqu'on est pris de panique, on peut être tenté de s'enfuir afin de mettre fin le plus vite possible à l'élément vecteur de notre peur. Imaginons que vous êtes seul, dans une maison sombre, que la pluie et les orages battent leur plein, et que vous savez que l'on vous observe. A priori, vous n'avez d'autre envie que de vous réfugier dans votre chambre pour fermer la porte à double tour. Vous arrêter dans l'une des pièces pour jouer une musique triste au piano, ou sortir pour faire du toboggan dans ce climat mortifère ? Vous n'y pensez pas. Et pourtant...

- Une difficulté mesurée apportant une vraie rejouabilité : Dans Slender : The Arrival, finir un chapitre est très éprouvant. On avance avec précaution, et l'on se retourne à chaque bruit suspect pour s'assurer que personne ne nous suit. Bref, on panique pour un rien, et l'on se repose entièrement sur notre lampe torche. Imaginez, maintenant, que cette lampe torche s'éteigne complètement au bout d'un moment, dans le niveau de difficulté le plus élevé. Imaginez aussi que d'autres trophées vous demandent de compléter certaines chapitres dans un laps de temps très réduit, vous obligeant à courir (ce qui a pour effet de vous faire repérer plus rapidement). Pas vraiment rassurant, pas vrai ? Il vous faudra pourtant affronter votre peur, car certains défis vous feront revivre les chapitres de manière intense !


Inutile de s'appesantir davantage, vous l'aurez compris, la liste des trophées de ce jeu est vraiment excellente, vous permettant d'en découvrir de multiples facettes.
Note : 5/5

Conclusion

Attendu de pied ferme par tous les fans de "L'homme mince", Slender : The Arrival fait le pari de prolonger un mythe lapidaire crée dans "Slender : The Eight Pages" en y apportant pour cela une trame narrative dont des éléments conçus exclusivement pour les consoles de salon. Si l'ensemble est encore beaucoup trop lacunaire pour en faire une référence du genre, force est de constater que la légende se développe et prend une nouvelle ampleur. Malgré ses quelques défauts, le plaisir est bien présent, et le jeu ravira tous les spécialistes du genre ainsi que les joueurs en mal de sensations fortes.
Contenu du jeu
Aspect technique du jeu
Plaisir à jouer et à rejouer
Plaisir à faire les trophées
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Je recommande ce jeu : Aux spécialistes du genre, Aux fans de la série, À un public averti

V-Phantomhive (V-Phantomhive)

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